L’État ouvre progressivement sa messagerie instantanée et déploie des outils collaboratifs

D’abord réservée aux agents de l’État, la messagerie instantanée et sécurisée Tchap de la direction interministérielle du numérique s’est ouverte aux pompiers. D’autres organisations publiques devraient bientôt pouvoir en bénéficier, à commencer par les hôpitaux. Deux autres outils ont en outre été lancés pour faciliter le télétravail. 
 

Le cap des 130 000 utilisateurs a été franchi pour la messagerie instantanée Tchap. Et elle ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. La direction interministérielle du numérique (Dinum) a annoncé sur Twitter, le 27 mars, l’ouverture de cette messagerie instantanée et sécurisée à de nouveaux personnels.

Depuis le lancement officiel de cette application réservée aux seuls agents publics de l’État, en avril 2019, les interrogations étaient nombreuses s’agissant d’une ouverture au-delà de ce périmètre. Et elles ont repris de plus belle avec la bascule en télétravail, le 17 mars, pour de nombreux agents publics, tous versants confondus, d’autant plus que, dans le même temps, la solution a été remise sur le devant de la scène.

Pour tenter de répondre à cette demande, particulièrement intense en ces temps de travail à distance, la Dinum a donc réalisé une première ouverture de Tchap aux services départementaux d’incendie et de secours (Sdis). Selon nos informations, une ouverture aux personnels hospitaliers est également prévue dans les prochains jours. Des décisions qui étaient envisagées jusqu’alors, mais qui ont bénéficié d’un coup d’accélérateur avec la crise du coronavirus, fait savoir le directeur de la Dinum, Nadi Bou Hanna, à Acteurs publics.

Avant même les mesures de confinement liées au Covid-19, un appel à candidatures a par ailleurs été lancé à l’attention des collectivités territoriales afin que certaines d’entre elles seulement puissent expérimenter Tchap. Un déploiement ciblé qui doit permettre de “vérifier que le produit est utile et pertinent” pour leurs usages, et de “construire un modèle de cofinancement pour 2022 et au-delà”, assure le directeur interministériel du numérique. Pour l’heure, les coûts de ces différentes ouvertures de la messagerie sont en effet assumés par la Dinum, au moins jusqu’en 2021, mais ne sont pas encore chiffrés. 

Deux nouveaux outils de travail collaboratif

Comme elle l’avait annoncé dans un entretien à Acteurs publics, la Dinum a également mis en ligne, lundi 30 mars, deux nouvelles solutions de travail collaboratif : Osmose et Plano. Toutes deux sont basées sur des offres françaises du marché : Jalios et Wimi. Et elles doivent contribuer à “développer le télétravail, ce qui est actuellement fondamental, mais aussi de développer une approche collaborative au-delà des silos administratifs”, indique Jean-Séverin Lair, directeur du programme Tech.gouv à la Dinum.

Le premier outil, Osmose, est un réseau social interne, en construction depuis au moins 2018. Il vise à structurer des communautés de travail, entre agents de l’État et avec des partenaires extérieurs tels que les sous-traitants. Au menu : partage de fichiers (textes, images, vidéos…), coédition de documents, discussion, sondages, diverses formes de publication de contenus (notes de blog, wiki)...

Quant à Plano, dont la mise en route a été précipitée par la crise du Covid-19, il s’agit d’un outil de travail collaboratif plus orienté sur la gestion de projet et donc vers les chefs de projet. “Cet espace de travail virtuel centralise pour tous les membres d’un projet les ressources et outils qui leur sont utiles : bibliothèque de documents, agenda, planning, tâches, chat, visio…” explique la Dinum sur son site. “L’objectif est d’offrir aux agents un outil « tout-en-un », sécurisé afin d’éviter qu’ils utilisent une variété d’outils non souverains et/ou non référencés pour répondre à leurs besoins ponctuels”, précise de son côté l’entreprise à l’origine de la solution dont est dérivé Plano, dans un communiqué.

Cette offre originelle, Wimi, est d’ores et déjà déployée à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi qu’au service d’information du gouvernement. Mais elle a été, dans l’urgence, déclinée gratuitement pour l’ensemble des services de l’État. Les travaux ont démarré dès la mi-mars, au moment où l’entreprise dit avoir lancé “un dispositif d’urgence, gratuit, pour équiper en moins d’une semaine jusqu’à 100 000 agents”, avec la mise en place “d’un numéro d’accès et d’un site dédiés”. Il ne reste plus qu’à voir, à présent, comment les agents publics s’approprieront tous ces nouveaux outils.

Emile Marzolf

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