L’Estonie exporte son “hackathon” contre le coronavirus dans une quarantaine de pays

La Présidence estonienne sponsorise le déroulement d’un “marathon technologique international”, un hackathon, qui aura lieu entre le 9 et le 12 avril. Cette opération, intitulée Global Hack, va permettre à 1 million de participants (développeurs, start-up, agences e-gouv) d’échanger en ligne pour créer des solutions qui freineront la propagation de l’épidémie et stimuleront l’activité économique.

La crise du Covid-19 confirme le rôle précurseur de l’Estonie dans le secteur de la “gov tech”. Depuis le début de l’épidémie, le pays s’est distingué par l’élaboration de plusieurs solutions technologiques pour freiner le nombre de contaminations. Ces solutions sont le résultat d’un hackathon virtuel, Hack The Crisis, initié par le gouvernement tout de suite après la proclamation de l’état d’urgence sanitaire dans le pays, il y a deux semaines.

Des agences du secteur public et des entreprises privées de l’univers de la “tech” ont travaillé ensemble, pendant deux jours, sur des projets de programmation informatique anti-Covid-19, qui ont inspiré de nombreux États.

Une quarantaine de pays ont également adopté le concept du hackathon public-privé. Dans la liste, figurent notamment l’Italie, la Lettonie, la Pologne, l’Ukraine, la Lituanie, la Finlande, la Moldavie, l’Allemagne, la Biélorussie, l’Inde, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, la Hongrie, le Canada, la France, la Bulgarie, la Suisse, la Suède, le Portugal, la Turquie, la Norvège, la Hollande, l’Afghanistan, le Kosovo, le Danemark, l’Australie, Chypre, l’Albanie, Madagascar, le Bénin et la Géorgie.

Participation de l’ONU

Dans une déclaration, la Présidente estonienne, Kersti Kaljulaid, a invité d’autres États à souscrire à cette opération, louant son efficacité et la vitesse avec laquelle elle permet de trouver des solutions. Pour répandre plus largement l’idée du hackathon dans le monde, le gouvernement de Tallinn a missionné l’ensemble de ses ambassades et de ses consulats.

Il a pris, par ailleurs, l’initiative d’organiser, entre le 9 et le 12 avril, un hackathon, à l’échelle internationale cette fois, intitulé Global Hack et qui devra rassembler 1 million de participants (développeurs, start-up, agence e-gouv). L’Organisation des Nations unies (ONU) a également indiqué qu’elle prendrait part à l’événement.

Selon Toomas Hendrik Ilves, porte-parole du hackathon mondial et ex-Président de l’Estonie (de 2006 à 2016), cet événement sera le plus grand jamais organisé. “En ligne et sans frontières, les activistes technologiques créeront des solutions dans un hackathon de prototypage rapide et épique. Ce sera un moment unique où le monde entier luttera ensemble contre le même problème. Si nous progressons rapidement, le Global Hack pourra soulager une grande partie de la douleur causée par l’épidémie et trouver des solutions aux problèmes sociaux et économiques, causés par la crise sanitaire”, a expliqué l’ancien chef d’État.

Solutions de long terme

Selon lui, le Global Hack pourrait également servir de moyen pour trouver des solutions à long terme, qui permettront d’appréhender les risques pandémiques futurs avec plus de rigueur et d’efficacité et de prémunir l’humanité contre des mesures de confinement strictes. “La crise est loin d’être terminée et la lutte est réelle, mais l’avenir est maintenant. Nous pouvons combattre les problèmes de la crise immédiate avec des solutions qui augmentent également notre résilience à long terme”, a déclaré Toomas Hendrik Ilves.

Anticipant le début du hackathon, des développeurs ont déjà commencé à proposer des projets de sortie de crise. Une boîte à idées a été mise à leur disposition par les organisateurs.

De son côté, l’Estonie continue à promouvoir ses propres solutions. Le gouvernement a notamment recruté des hackers pour mettre en place un chatbot (dialogueur) donnant, en plusieurs langues, des informations fiables sur le coronavirus et visant à combattre les fake news. Les autorités ont également crée une carte virtuelle qui affiche les données sur la propagation du virus, un questionnaire en ligne pour évaluer les risques d’infection, ainsi qu’une plate-forme qui met en relation des volontaires ayant des antécédents médicaux.

Il est à noter que l’Estonie est l’un des pays d’Europe et du monde les moins touchés par l’épidémie de coronavirus. Le dernier bilan fait état d’un peu plus d’un millier d’infections et de 15 décès.

Samia Lokmane

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