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Une réforme des retraites : oui, mais comment ?

Le Président-candidat souhaite relever l’âge de départ à la retraite et supprimer les régimes spéciaux. Les enseignements de ce quinquennat et la campagne électorale, réduite au strict minimum, doivent nous amener à nous interroger sur la méthode.

“Il nous faudra travailler plus.” Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron a, d’entrée de jeu, annoncé la couleur. Le Président-candidat souhaite que l’âge légal de la retraite soit relevé à 65 ans. Un allongement qui s’étalerait sur une dizaine d’années, à raison de quatre mois par année pour atteindre 65 ans en 2032.

Emmanuel Macron propose aussi la suppression des principaux régimes spéciaux (RATP, EDF). Des options qu’il avait déjà poussées pendant son quinquennat. Le relèvement de l’âge légal ne figurait pas dans son programme électoral de 2017 car les prévisions financières du régime ne le nécessitaient pas à l’époque. Mais la fin des régimes spéciaux sous-tendue par la création d'un régime universel avait, elle, déjà été anoncée durant la dernière campagne.

À l’heure d’un niveau de contestation inégalé de la décision publique et d’une réflexion sur la régénération de la pratique du pouvoir, l’idée d’un référendum sur cette réforme n’apparaîtrait pas absurde.

Que l’on approuve ou non les options de 2022, plusieurs points interrogent la méthode. Avec une campagne réduite à son strict minimum du fait de l’actualité internationale, qui pourrait faire prévaloir un réflexe légitimiste, Emmanuel Macron parviendrait-il à imposer cette réforme s’il venait à être réélu ? Aurait-il une assise politique et une puissance suffisantes pour avancer sur ce sujet tout à la fois intime, identitaire, social et financier ? À l’heure d’un niveau de contestation inégalé de la décision publique et d’une réflexion sur la régénération de la pratique du pouvoir, l’idée d’un référendum sur cette réforme n’apparaîtrait pas absurde.  

Si cette piste venait à être écartée, alors comment procéder ? Une réforme des régimes spéciaux de retraites est-elle envisageable sans une modification préalable de la réglementation du droit de grève dans les transports publics, option qui ne figure pour l’heure pas dans les programmes électoraux ? Les Franciliens, encore traumatisés par les deux mois de grève organisés entre décembre 2019 et février 2020, peuvent légitimement s’inquiéter de la perspective d’un troisième tour social. En 2019, les fonctionnaires ne s’étaient pas particulièrement mobilisés. Mais presque trois ans après, le contentieux salarial naissant occasionné par un pouvoir d’achat qui dévisse pourrait venir jeter de l’huile sur le feu. 

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