L’appel à la grève avait été lancé par l’ensemble des syndicats de la fonction publique, qui dénoncent sans exception une réforme “injuste et brutale”. Dans leur viseur notamment, le recul de l’âge légal de départ à la retraite et l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation, qui concerneront les fonctionnaires au même titre que les salariés du privé. Pour la première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, ce jeudi 19 décembre, le taux de grévistes s'est élevé à 24,5 % dans l'ensemble de la fonction publique, selon les données communiquées par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques. Dans le détail, 14,4 % de grévistes ont été recensés dans la territoriale, 19,6 % dans l'hospitalière et 29,5 % dans la fonction publique d'Etat. A la mi-journée, la mobilisation s’établissait à 11,3 % dans la fonction publique territoriale, à 9,9 % dans la fonction publique hospitalière et à 28 % chez les agents de l’État.
Ce fort taux de mobilisation à l’État s'explique notamment par le nombre de grévistes au sein de l’éduction nationale, à savoir 35,15 % sur le périmètre ministériel, selon les données communiquées par la Rue de Grenelle.
42,35 % de grévistes chez les enseignants du premier degré
Dans le détail, côté enseignant, le taux de mobilisation s’est élevé à 38,5 % avec 42,35 % chez les enseignants du premier degré et 34,66 % dans le second degré. La participation a notamment été plus forte dans les collèges (41,17 % de grévistes recensés) que dans les lycées d’enseignement général et technologique (30,04 %) ou dans les lycées professionnels (20,99 %).
Ces chiffres “officiels” restent néanmoins bien en deçà de ceux avancés par les syndicats de l’éducation. Le Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, annonce ainsi un taux de 65 % de grévistes chez les professeurs de collèges et lycées. Le SnuiPP-FSU, le premier syndicat du primaire, recense quant à lui 70 % d’enseignants grévistes dans le premier degré.
26 % de grévistes le 5 décembre 2019
Ces taux de mobilisation sont légèrement inférieurs à ceux qui avaient été enregistrés dans la fonction publique le 5 décembre 2019, lors de la première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, un projet finalement abandonné, notamment en raison de la survenue de la crise sanitaire.
Le taux de grévistes enregistré à la mi-journée du 5 décembre 2019 était ainsi de 21,2 % pour toute la fonction publique : 32,5 % dans la fonction publique d’État (40,81 % pour la seule éducation nationale), 9,98 % dans territoriale et 15,9 % dans l’hospitalière. La participation s'était in fine élevée à 26 % dans la fonction publique, selon des données que le gouvernement avait alors communiquées en fin de journée (32,82 % à l’État, 13,76 % dans la territoriale et 18,9 % dans l’hospitalière). Cette participation augmente donc uniquement (et très légèrement) dans la territoriale ce 19 janvier.
La participation s’était ensuite effondrée dans la fonction publique et n’avait plus franchi la barre des 10 % lors des autres journées d’action contre le premier projet de réforme des retraites : 6,15 % de grévistes avaient ainsi été recensés lors de la grève du 10 décembre 2019, 9,74 % le 17 décembre (journée unitaire de mobilisation), 7,09 % le 9 janvier 2020, 2,51 % le 16 janvier, 4,7 % le 24 janvier, 0,7 % le 29 janvier et 1,79 % le 6 février.
Ces résultats restaient néanmoins en deçà des taux de mobilisation enregistrés lors des mouvements sociaux connus depuis 2010 dans la fonction publique contre des projets de réforme des retraites. On dénombrait ainsi 57,5 % d’agents publics grévistes le 13 mai 2003 et 26,5 % le 5 septembre 2010.
