LE CLUB DES ACTEURS DE LA PERFORMANCE PUBLIQUE

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Deloitte, avec ses équipes de conseil au secteur public, est un acteur engagé dans la réforme de l’État à travers de nombreuses missions d’audits de modernisation, de revues générales des politiques publiques et d’élaboration de plan de transformation.

3 min

Pour les directeurs financiers publics, la fin du "quoi qu'il en coûte" se concrétise

Près de 8 répondants sur 10 anticipent à court ou moyen terme un enjeu fort de réduction des dépenses au niveau de leur structure, selon l’enquête nationale réalisée par l’Ifop pour Acteurs publics et Deloitte.

Pour la huitième année consécutive, la rédaction d’Acteurs publics, associée aux experts de Deloitte, à la direction du budget et à l’Ifop, a souhaité donner la parole aux décideurs financiers publics dans une conjoncture marquée par la fin affichée du « quoi qu’il en coûte » et une croissance fortement ralentie.

Incontestablement, cette année, la réduction des dépenses publiques est le nouveau sujet de préoccupation de la fonction finance, comme des autres métiers. Près de 80 % des répondants anticipent à court ou moyen terme un enjeu fort de réduction des dépenses au niveau de leur structure. Parmi toutes les institutions publiques consultées, ce sont les établissements publics qui indiquent se sentir les plus concernés : ils sont 56 % à adhérer à ce constat et à répondre « oui, tout à fait » ou « oui, plutôt », contre seulement 47 à 50 % pour les autres.

Qu’ils soient issus de la fonction finance ou non, les répondants sont globalement alignés sur le niveau de réduction des dépenses publiques, même si les financiers se montrent un peu plus ambitieux : 49 % jugent nécessaire d’aller au-delà de 1 % de réduction, contre seulement 42 % pour leurs collègues non financiers.

Haro sur les « dépenses brunes »

Fait notable, les répondants dans leur ensemble ciblent en priorité les dépenses dites brunes, c’est-à-dire défavorables à la transition écologique et énergétique. En revanche, les avis divergent un peu sur les moyens pour parvenir à réduire les dépenses. Ainsi, la mise en place de « budgets verts » requiert une méthode et un analytique propres qui ne sont, à l’heure actuelle, pas une priorité de transformation pour les directions financières.

Trois leviers ressortent pour réaliser des économies : l’évaluation des politiques publiques, l’efficacité opérationnelle et la réduction du périmètre d’intervention de l’administration.

Pour le reste, l’ordre des préoccupations est similaire à celui du baromètre 2022 : la performance de la fonction financière reste une tendance de fond qui se maintient à très haut niveau, suivie de l’adaptation aux évolutions réglementaires, qui regagne de l’intérêt pour les métiers.

Si environ 7 répondants sur 10 prévoient d’engager la fonction finance dans une transformation d’envergure, seule une courte majorité entend s’y atteler dans les deux ans. Parmi tous les objectifs de transformation, l’adaptation de la structure et des pratiques aux nouvelles exigences réglementaires (par exemple, renforcement du contrôle interne après la réforme de la responsabilité des gestionnaires publics) est le plus souvent citée.

L’image de la fonction finance et la qualité de service telles que perçues par le métier suivent des trajectoires identiques depuis 2018. Les courbes ne cessent de croître jusqu’à atteindre un pic en 2021, traduisant la mobilisation sans précédent de la fonction finance pour faciliter les opérations de gestion du « quoi qu’il en coûte » de la période Covid. La décrue entamée en 2022 se confirme en 2023.

Qualité du service aux usagers

Autre point marquant du baromètre 2023, l’insatisfaction sur la qualité du service fournie par la fonction finance est aujourd’hui un sentiment dominant au sein du panel de répondants. L’ampleur de cette défiance ne semble pourtant pas encore intégrée par les acteurs publics financiers, pour qui l’amélioration de la qualité de service aux usagers constitue l’objectif de transformation le moins cité.

Enfin, une nette marge de manœuvre existe sur le levier des talents, qui reste pour l’instant peu activé. Pour asseoir la résilience de la fonction finance, un travail de développement, de valorisation et de rétention des talents doit encore être poursuivi.

Cette 8e enquête a été menée en ligne par l’Ifop du 15 mai au 12 juin 2023 auprès de 327 acteurs publics, dont 160 issus de la fonction financière, 167 issus des autres métiers. - Profil des répondants : administrations centrales et services déconcentrés (45 %), collectivités territoriales (25 %), établissements publics (22 %), autres (8 %). - Taille des organismes du panel : 29 % ont plus de 1 000 collaborateurs ; 13 % entre 500 et 1 000 et sont dotés de fonctions financières en très grande majorité inférieures à 100 personnes.

Budgets : inférieur à 20 millions d’euros (46 %), entre 20 millions et 200 millions d’euros (31 %) et supérieur à 200 millions d’euros (23 %)

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