Partager

2 min
2 min

La Place Beauvau veut renforcer l’évaluation des directeurs des services déconcentrés

Une extension des missions d’évaluation du Conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation (Csate) sera expérimentée à compter de septembre, avant une possible généralisation début 2022. Seuls les membres du corps préfectoral et les hauts fonctionnaires du ministère bénéficient aujourd’hui de la procédure d’évaluation dite à 360 degrés.

La Place Beauvau continue d’accroître son emprise sur les services déconcentrés de l’État. Après avoir récupéré la gestion des directions départementales interministérielles (DDI), le ministère de l’Intérieur compte en effet désormais étendre aux directeurs des services déconcentrés les missions d’évaluation de son Conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation (Csate). Une instance composée de préfets qui propose aujourd’hui un mode d’évaluation dit à 360 degrés aux seuls préfets, sous-préfets et hauts fonctionnaires du ministère.

Discutée depuis le début de l’année, l’extension des compétences du Csate se déroulera toutefois de manière progressive, précise-t-on au sein du Conseil. Une expérimentation sera ainsi lancée en septembre prochain pour évaluer des secrétaires généraux pour les affaires régionales (Sgar) et quelques directeurs départementaux interministériels. Un bilan sera ensuite réalisé en fin d’année, avant une généralisation, envisagée en janvier 2022, à tous les emplois de directeurs de l’administration territoriale de l’État (DATE). Soit près de 670 emplois au total. 

Mouvement engagé depuis 2015 

En élargissant le champ de compétences de son Csate, la Place Beauvau continue donc de jouer à plein la carte de l’évaluation, à 360 degrés et au-delà donc des seules évaluations annuelles statutaires. Un mouvement que le ministère avait engagé en 2015 avec la réforme du Csate qui, depuis lors, a vocation à évaluer l’ensemble des préfets à intervalles réguliers tout au long de leur carrière, et non plus seulement au moment de leur demande de titularisation dans le corps. 

Mais si l’extension des compétences du Csate s’inscrit dans la logique du renforcement de l’évaluation prévue par la réforme de la haute fonction publique, elle doit encore être bien accueillie par les ministères d’origine des directeurs qui seront désormais évalués par le conseil. Ce dont on ne doute pas au sein du Csate.

Grands gagnants de la réforme de l’organisation territoriale de l’État, les préfets ont en effet à composer avec les identités fortes des ministères techniques, dont certains des représentants craignent encore une forme de “préfectoralisation” des services déconcentrés. 

Partager cet article

Club des acteurs publics

Votre navigateur est désuet!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×