L'actualité "fonction publique" sera forte en 2024. Quels sont vos actions prioritaires ?
Le recrutement et la fidélisation dans la fonction publique est un enjeu majeur depuis plusieurs années. Le manque d’attractivité de la sphère publique – je pense en particulier aux métiers « en première ligne » – tout comme l’augmentation du nombre de démissions de ces acteurs de premiers plans pour faire société sont des problématiques qui nous touchent et auxquelles nous nous employons à répondre en accompagnant quotidiennement ces personnels. Nos axes prioritaires pour cette année se concentreront sur la protection/sécurité des agents et notamment ceux en lien direct avec le public ainsi que leur accompagnement et leur formation dans la prise en charge. Par ailleurs, nous travaillons à favoriser le développement de la relation par téléphone et digitale.
Le sentiment d’isolement de certaines catégories d’agents ne doit plus être un facteur de stress
Les agents doivent être accompagnés dans les bons comme dans les moins bons moments. Rappelez-nous vos dispositifs, comment allez-vous les porter en 2024 ?
Chacun alterne dans sa vie entre des moments joyeux (mariage, naissance…) et d’autres plus difficiles (divorce, maladie, décès…). C’est toute la spécificité et la richesse de notre accompagnement. Ainsi, les demandes des DRH des collectivités sont multiples et reflètent assez bien le quotidien de vie des agents qu’ils accompagnent. Nul besoin d’être en dépression pour avoir recours à nos services qui ne sont là que pour alléger un quotidien de vie dense rythmé par l’équilibre à trouver entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Depuis la crise sanitaire et avec la montée du télétravail, les frontières se brouillent entre vie « pro » et vie « perso ». D’autre part, notre capacité d’adaptation aux nouvelles problématiques nous permet d’y répondre rapidement et efficacement. Le sentiment d’isolement de certaines catégories d’agents ne doit plus être un facteur de stress. Je pense particulièrement à notre bouton d’alerte pour la protection des agents qui prévoit l’accès à nos conseillers pour permettre à l‘agent en danger ou agressé, et au besoin sa famille, d’être pris en charge sur les conséquences potentielles qui pourraient advenir suite à cette situation.
Quelles méthodes de travail avec les employeurs publics et vos parties prenantes ?
Pour parvenir à cela, nous partons de l’existant. En effet, beaucoup de dispositifs ont été mis en place au fil du temps par les collectivités à destination de leurs agents. Il faut s’appuyer sur l’innovation et la force de proposition des acteurs publics et des territoires ! Pour autant, certains outils peuvent manquer, nous pallions cela tout en favorisant une mise en lumière plus forte des dispositifs existants dans leur ensemble et en permettant aux agents d’y avoir recours plus facilement. En parallèle, nous accompagnons les managers afin qu’ils puissent aisément guider leurs collaborateurs et nous les « adresser » quand la réponse en interne vient à manquer.
Les questions du vieillissement, de l’isolement, de la paupérisation ne trouveront de réponses que si l’on est capable, chacun à sa mesure, de travailler tous ensemble pour remettre les citoyens en mouvement
La fonction publique suppose des réponses tout à la fois collectives et individuelles. Comment personnalisez-vous vos dispositifs tant auprès des employeurs publics que des agents ?
Notre métier consiste en la prise en charge des parcours individuels. Pour nous, chaque situation est unique aussi bien dans la problématique qu’elle pose que dans la ou les solutions qu’elle suppose. La force de notre métier, au-delà de l’accompagnement, est de pouvoir restituer régulièrement aux DRH une analyse anonymisée des besoins exprimés. Autrement dit, cet état des lieux permet aux DRH de pouvoir avoir une connaissance fine de la situation de leurs agents, leurs ressentis et leurs états d’esprit, et pouvoir adapter leurs politiques RH dans une démarche d’innovation et de personnalisation. En parallèle, ce reporting permet également de mettre en exergue les besoins de formation des managers notamment dans leur pratique.
Les enjeux de santé et de qualité de vie au travail sont au cœur de l'agenda social 2024 de la fonction publique, avec notamment la mise en œuvre de la réforme de la protection sociale complémentaire. Quel regard portez-vous sur cette problématique ? Quelles sont vos attentes ?
La PSC traite de la question des frais de santé et de la prévoyance ; notre métier est l’accompagnement des parcours donc les deux thématiques sont complémentaires. Elles doivent d’ailleurs cohabiter pour que la protection et la prévention soient effectives. C’est indispensable car cela donne la capacité à une collectivité de piloter ses politiques à destination des agents avec les parties prenantes et donc d’être au plus près d’eux et de leurs besoins.
Plus largement, quels nouveaux projets en 2024 ?
2024 va marquer l’accélération de notre présence territoriale et de notre ancrage auprès des collectivités et de leurs agents mais également auprès des publics car une prise en charge efficace et de proximité nous semble essentielle à l’heure où le vivre ensemble est requestionné. Chaque acteur des territoires doit apporter sa contribution. Les questions du vieillissement, de l’isolement, de la paupérisation et j’en oublie certainement ne trouveront de réponses que si l’on est capable, chacun à sa mesure, de travailler tous ensemble pour remettre les citoyens en mouvement. Les synergies et les coopérations sont essentielles ! Ce mouvement est possible notamment grâce au travail des agents des collectivités et des services publics. C’est pourquoi, nous continuerons à accompagner les agents et à en prendre soin car c’est eux qui sont en première ligne et qui incarnent au quotidien le triptyque.
