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500 postes en moins dans la fonction publique de l’État en 2022

Alors qu’Emmanuel Macron visait 50 000 suppressions de postes sur tout le quinquennat, le nombre d’emplois des ministères et de ses opérateurs sera finalement “maintenu à un niveau quasi stable”, a annoncé Bercy ce mercredi 22 septembre.Le schéma d’emplois de l’État devrait ainsi être en baisse de 1 250 équivalents temps plein (ETP) sur la période 2017-2022. 

Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire et, en arrière plan, le ministre chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt.

Cela ne faisait plus de doute, mais c’est aujourd’hui officiellement confirmé : Emmanuel Macron ne tiendra pas son objectif initial de suppression de 50 000 postes dans la fonction publique d’État. “Sur le quinquennat, le nombre d’emplois de l’État et des opérateurs sera maintenu à un niveau quasi stable”, a ainsi indiqué Bercy lors de la présentation, ce mercredi 22 septembre, du projet de loi de finances (PLF) pour 2022. Le dernier budget du quinquennat, qui ne manquera pas d’être abondamment commenté dans le cadre de la campagne présidentielle.

“Notre objectif est désormais la stabilité des emplois à l’État”, a souligné le ministre chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt. Selon les chiffres communiqués par le gouvernement, le schéma d’emplois de l’État sera ainsi en baisse de 1 249 équivalents temps plein (ETP) sur la période 2017-2022. Soit une baisse de 0,05 % par rapport aux effectifs présents en 2017.

Pour l’année 2022, “dans un contexte d’urgence sanitaire et économique”, “la poursuite de la transformation et de la modernisation conduit à une baisse maîtrisée des effectifs de l’État”, ajoute Bercy.

509 ETP en moins en 2022 

L’année prochaine, le solde global des effectifs des ministères et de leurs opérateurs sera ainsi en baisse de 509 ETP, après – 157 ETP en 2021. Le solde pour 2022 se décompose en 767 ETP de plus au sein des ministères et 1 276 ETP de moins chez leurs opérateurs.

Les créations de postes dans les ministères tiennent notamment compte du “réarmement régalien de l’État”, avec 2 176 postes supplémentaires aux ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Armées. Des créations dirigées notamment vers les échelons départementaux de l’État, comme promis par le Premier ministre, Jean Castex, dès son arrivée à Matignon en juillet 2020.  

Les effectifs du ministère de l’Éducation nationale seront quasi stables pour leur part. S’agissant des suppressions d’emplois dans les ministères, c’est encore une fois Bercy qui portera l’essentiel de l’effort, avec un schéma d’emplois en baisse de près de 1 500 ETP.  

Créations d’emplois dans l’éducation, les ARS et à Pôle emploi  

Le gouvernement dit assumer cette stabilisation des effectifs sur le quinquennat. “Nous avons dû répondre à un certain nombre de crises, ce qui nous a conduits à réarmer un certain nombre de ministères”, a indiqué Olivier Dussopt. Cette stabilité est donc, selon l’exécutif, le fruit des “créations d’emplois décidées pour répondre à la crise sanitaire dans les services de l’État”. Et de citer, par exemple, des créations temporaires d’emplois à l’éducation nationale ou dans les agences régionales de santé (ARS) et Pôle emploi.  

Dès les premiers mois de l’épidémie (et déjà après la crise des “gilets jaunes”), le gouvernement avait déjà revu à la baisse ses objectifs de suppressions de postes dans la fonction publique d’État. L’année 2020 avait en effet annulé la quasi-totalité des suppressions de postes réalisées lors des deux premiers budgets du quinquennat. Le solde s’était alors retrouvé en hausse de 6 630 ETP après – 6 134 ETP en 2019 et – 1 079 en 2018.

Un projet “inabouti”, selon Éric Woerth
“C’est un budget inabouti, c’est un projet d’attente”, a réagi le président LR de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Woerth. Il reprend ainsi les critiques formulées par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), qui a regretté lui aussi un budget incomplet. “Il y a toutefois une certitude, c’est l’augmentation de la dépense ordinaire sur les trois dernières années, or on ne peut pas gager l’augmentation de la dépense ordinaire sur la baisse des dépenses exceptionnelles, sinon quoi le niveau de dépense supplémentaire le sera pour longtemps”, poursuit le député. S’agissant de l’abandon de l’objectif de 50 000 suppressions de postes dans la fonction publique de l’État, l’ancien ministre s’est montré prudent, en raison notamment des conséquences de la crise sanitaire. “On le voyait venir, c’est le fruit d’une crise”, a-t-il développé. Pour Éric Woerth, malgré tout, “l’objectif initial [de suppressions de postes, ndlr] était déjà assez faible”. “Je ne sais pas si le bon objectif, c’est beaucoup de suppressions de postes – sinon, on vexe les fonctionnaires – mais globalement, il faut baisser la masse salariale et les effectifs et, en échange, augmenter les rémunérations”, a-t-il ajouté.

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