Des syndicats de la fonction publique réclament une négociation salariale au gouvernement
Dans un courrier adressé au Premier ministre, la CGT, Force ouvrière, la FSU, Solidaires et la FA-FP demandent l’ouverture d’une “séquence de négociations salariales dans la fonction publique” accompagnée d’augmentations “générales indispensables”. Avec la crise, “ce n’est pas un énième « rendez-vous » salarial sans contenu et aux dispositions étriquées que nous appelons de nos vœux”, précisent ces organisations syndicales, alors qu’un tel rendez-vous est déjà programmé pour fin juin ou début juillet.
L’après-crise doit être l’occasion d’une véritable reconnaissance salariale des agents publics. C’est ce que revendiquent 5 organisations syndicales du secteur public dans un courrier adressé, mercredi 20 mai, au Premier ministre, Édouard Philippe, dans lequel elles demandent au gouvernement “d’ouvrir une séquence de négociations salariales dans la fonction publique”. De manière, selon elles, à inscrire “les augmentations générales indispensables” dans le projet de loi de finances pour 2021.
“Après des années de politiques d’austérité fortement préjudiciables au pouvoir d’achat des agents et à leurs carrières, il faut à présent dégeler sans délai la valeur du point d’indice, arrêter un plan comportant les mesures générales de nature à compenser les pertes intervenues et revaloriser les carrières des agents de la fonction publique et en particulier les corps et cadres d’emploi à prédominance féminine”, soulignent, dans ce courrier, la CGT, Force ouvrière, la FSU, Solidaires et la FA-FP.
“Investis de manière exemplaire dans la tourmente actuelle, dans la lumière ou dans l’ombre, tous les salariés de la fonction publique doivent être reconnus et ne plus être considérés comme une variable d’ajustement économique”, poursuivent-elles.
Primes exceptionnelles : un dispositif “partiel” et “partial”
Les représentants du personnel profitent notamment de leur courrier pour évoquer le sujet de la prime exceptionnelle de 1 000 euros maximum pouvant être versée aux agents de l’État et de la territoriale particulièrement mobilisés dans le cadre de l’urgence sanitaire et celle de 500 ou 1 500 euros versée aux personnels du secteur de la santé. Des primes dont les modalités de versement ont été précisées par des décrets publiés au Journal officiel du 15 mai[cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet].
Si les organisations syndicales ne s’opposent pas à cette reconnaissance financière, elles jugent “partiel”, “partial” et “potentiellement discriminant notamment pour les femmes” ce dispositif “à usage unique”. Un “dispositif très loin de correspondre à l’indispensable reconnaissance de l’engagement des fonctionnaires et des non-titulaires et de leurs qualifications”, selon elles.
Doutes sur le “Ségur de la santé”
Les syndicats émettent aussi des doutes sur la véritable portée du “Ségur de la santé”, le nouveau plan de soutien à l’hôpital dont les premiers contours viennent d’être dessinés par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran. Dimanche 17 mai, celui-ci a en effet promis des rémunérations à la hausse, mais aussi un assouplissement des 35 heures pour permettre aux soignants qui le souhaiteraient de “travailler davantage et augmenter leur rémunération”. Une réunion à ce propos est prévue avec les partenaires sociaux le 25 mai [cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet].
“L’annonce faite d’une réunion le 25 mai ne concernant sans doute qu’une partie des personnels des hôpitaux publics est particulièrement insatisfaisante, affirment les syndicats dans leur courrier. Ce d’autant que certaines pistes divulguées comme la reprise du « travailler plus pour gagner plus » sont irrecevables.”
Rejet du “rendez-vous salarial”
“Ce n’est donc pas un énième « rendez-vous salarial » sans contenu et aux dispositions étriquées que nous appelons de nos vœux”, soulignent les organisations syndicales, faisant référence aux 3 réunions de ce type organisées depuis le début du quinquennat, dont elles sont à chaque fois sorties déçues en raison, notamment, du manque de mesures globales.
“Ce n’est pas davantage des mesures parcellaires, opposant les personnels les uns aux autres, qu’il faut de nouveau envisager”, ajoutent-elles avec, dans le viseur, la sélectivité de la prime versée aux agents publics mobilisés par la crise.
Forts de ces revendications, les représentants du personnel demandent ainsi au chef du gouvernement de faire suite à leur demande d’ouverture d’une négociation salariale et de “fixer une première date” pour celle-ci “dans la première quinzaine de juin”. Le classique “rendez-vous salarial” 2020 de la fonction publique est, quant à lui, déjà programmé pour fin juin ou tout début juillet.
Bastien ScordiaÉTAT | COLLECTIVITÉS | HÔPITAL
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