Les récentes législations obligent les acteurs publics nationaux et locaux à coordonner leurs politiques de lutte contre le dérèglement climatique. Un changement de paradigme qui nécessite des efforts en matière d’investissement ou de gouvernance et qui constitue
une opportunité de développement pour les territoires. « La transition énergétique doit fédérer l’État et les collectivités territoriales autour d’un projet. La déconcentration est donc essentielle, affirme Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l’Écologie. Mais la confusion règne toujours sur l’articulation des politiques publiques. » Pour rendre ses écosystèmes efficaces, le secteur public a pour mission d’être un modèle en matière de lutte contre le changement climatique, précise Michèle Pappalardo, ancienne commissaire générale au développement durable. « Les collectivités et les entreprises, ne faisant rien les unes sans les autres », la concertation est d’autant plus nécessaire que les collectivités ont une double responsabilité. Leurs administrations se doivent d’être exemplaires et de participer à l’animation du territoire. Des solutions « énergétiques » innovantes existent néanmoins, telles que les appels à projets issus du Grenelle de l’environnement. « Ils permettent d’introduire un peu de souplesse dans les temps de grande transformation technologique », affirme Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l’Essonne et ancienne ministre de l’Écologie et du Développement durable. « Les dispositifs doivent être bons mais il faut aussi créer un peu d’envie, précise-t-elle. Les élasticités-prix de Bercy sur le système de bonus-malus [pour les véhicules polluants, ndlr] ne prenaient, par exemple, pas en compte l’envie des citoyens. » Mais le principal défi qu’il reste à relever est, selon Delphine Batho, « de passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats ».