LE CLUB DES ACTEURS DE LA PERFORMANCE PUBLIQUE

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Intériale est une mutuelle créée par et pour les agents de la Fonction Publique.

Elle est née en 2008 de la fusion de trois mutuelles de la Fonction Publique. Son Conseil d’administration est - à l’image de ses adhérents - composé d’hommes et de femmes issus des collectivités territoriales, de la Police Nationale, de l’Administration centrale et des Préfectures.

Intériale couvre les agents de la Fonction Publique Territoriale, des ministères de l'Intérieur, des Armées, de la Justice et de l'Éducation Nationale.

À ce titre, la mutuelle dispose d'une connaissance pointue des fonctions, des environnements et des risques professionnels de celles et ceux qu'elle protège au quotidien, dans leur grande diversité de métiers.

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La prévention dans la fonction publique

Comment passer d’une médecine du travail curative à de la prévention primaire ? C’est la question qui a animé le petit déjeuner-débat organisé par Intériale sur la prévention et le bien-être dans la fonction publique, autour de Florence Foullon, médecin coordonnatrice nationale de la prévention au ministère de l’Intérieur.

C’est dans un contexte particulier que s’est tenu le premier petit déjeuner-débat d’un cycle sur la prévention et le bien-être au travail dans la fonction publique, en partenariat avec Intériale, le 14 novembre. Deux jours plus tôt, l’une des figures du mouvement de colère des policiers, Maggy Biskupski, se donnait la mort à son domicile. Un triste événement qui est venu rappeler l’importance de la médecine de prévention et ses difficultés à détecter et prévenir les risques de santé au travail. « Nous avons déjà fait beaucoup, notamment avec l’obligation d’avoir de la médecine du travail dans la fonction publique, mais encore faut-il que les agents et managers s’approprient les acteurs de la prévention et sachent vers qui se tourner en cas de besoin », a souligné Florence Foullon, médecin coordonnatrice nationale de la médecine de prévention du ministère de l’Intérieur. Or, à l’heure actuelle, il est encore difficile pour un manager public d’appréhender la médecine préventive dans la mesure où elle a toujours un coût, mais ses gains ne sont ni immédiats ni, même lorsqu’ils sont palpables, aisément quantifiables. L’adage « la santé n’a pas de prix mais elle a un coût » n’a jamais été aussi vrai que dans la prévention. Du côté des agents, « la première difficulté tient au fait qu’il faut pouvoir corriger leur ressenti », pointe le médecin, qui donne pour exemple le cas des agents du ministère des Affaires étrangères, lesquels « avancent le risque infectieux en premier lieu alors que les premières causes de rapatriement, dans la réalité, ne sont autres que les risques routier et cardiovasculaire ».

C’est là tout l’intérêt du baromètre réalisé par Intériale auprès d’agents des ministères de l’Intérieur, de la Justice mais aussi de la fonction publique hospitalière et territoriale. Le baromètre permet notamment d’identifier les préoccupations des agents pour ensuite les vérifier sur le terrain et de mesurer la perception qu’ils ont de la médecine du travail. Sur les 24 % d’agents de la Place Beauvau qui affirment avoir vécu une situation traumatisante, seuls 11 % disent avoir consulté une personne qualifiée sur leur lieu de travail, la plupart choisissant au contraire d’en parler avec leur entourage, voire de ne rien faire. Pourtant, le ministère de l’Intérieur est l’un des plus avancés en la matière, avec un réseau structuré de 220 médecins de prévention (pour 70 équivalents temps plein, ETP) et de 27 infirmiers, mais aussi de 500 assistants conseillers de prévention dont le rôle est d’être à l’écoute de leurs collègues. Mais cela reste insuffisant, « il nous faudrait au moins 100 ETP pour bien servir la maison police », a concédé Florence Foullon.

Les difficultés rencontrées par un tel ministère en dépit d’un important réseau montrent bien que le plus grand défi pour la prévention dans la fonction publique consiste avant tout à en finir avec le tabou de la souffrance au travail et surtout à convaincre les agents concernés de venir évoquer leurs problèmes sans crainte de jugement ou de conséquences sur leur emploi. Mais il y a là un équilibre subtil à trouver. Dans le cas d’un fonctionnaire de police, la première réaction pourrait être de lui retirer son arme de service, or ce retrait est généralement perçu comme une remise en cause profonde de l’utilité de l’agent et peut finalement aggraver sa situation plutôt que l’améliorer. Le mieux reste donc d’intervenir le plus en amont possible, avant que le risque psycho-social ne soit trop grand.

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