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La moitié des agents de l’État amenés à télétravailler davantage après la crise

“Près de la moitié” des agents de l’État “ont des missions qui leur permettent de demander jusqu’à 3 jours de télétravail par semaine”, annonce la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, alors que le retour au droit commun s’organise avec la mise en œuvre de l’accord-cadre de juillet dernier. Avant la crise, seuls 6,4 % des agents de l’État travaillaient régulièrement. L’exécutif en profite pour (re)mettre un coup de pression sur les managers.

Le passage d’un régime subi à un régime choisi de télétravail s’organise dans la fonction publique. Après les mesures d’exception liées à la crise sanitaire, c’est à compter de ce mercredi 1er septembre que s’y organise le retour au régime de droit commun et l’application des dispositions de l’accord-cadre signé le 13 juillet dernier. Un accord qui, pour rappel, vise à “améliorer” et favoriser le recours au télétravail en mettant notamment l’accent sur le “volontariat” des agents publics.

Sur les quelque 2,5 millions d’agents de l’État, “près de la moitié ont des missions qui leur permettent de demander jusqu’à 3 jours de télétravail par semaine à leurs managers”, indique la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, dans une interview au Parisien publiée ce 1er septembre. Et ce, à l'exception notamment des enseignants et des forces de sécurité. 

6,4 % d’agents de l’État télétravailleurs avant la crise 

L'accord de juillet dernier mettait en effet l’accent sur la règle (déjà existante dans les textes) d’une quotité maximum de 3 jours de télétravail hebdomadaire, sauf situations particulières comme les femmes enceintes ou les proches aidants, qui vont pouvoir bénéficier de davantage de jours de télétravail. 

“Toutes les administrations, l’État, les collectivités et l’hôpital ont un mois pour s’organiser et appliquer ce nouveau régime qui pourrait concerner plusieurs millions d’agents”, ajoute Amélie de Montchalin. L’occasion pour la ministre de revenir sur la période transitoire d’un mois instituée avant le retour au droit commun en matière de télétravail dans la fonction publique. 

Les ambitions affichées par le gouvernement sont donc de taille, au vu du nombre d’agents télétravailleurs avant la crise. Si leur part a atteint jusqu’à 80 % en administrations centrales et 50 % en services déconcentrés sous le poids des règles sanitaires, les agents de l’État n’étaient que 6,4 % à avoir une pratique régulière du télétravail en amont de l’épidémie. 

Pression sur les managers 

Cette proportion était encore beaucoup plus faible dans les autres versants : 1,2 % dans la territoriale et 0,1 % dans l’hospitalière. Une conséquence logique de missions “moins” télétravaillables qu’à l’État. Au total, sur l’ensemble des 3 versants, 3 % des agents publics déclaraient ainsi pratiquer le télétravail régulièrement. Autant de données contenues dans le dernier rapport annuel sur l’état de la fonction publique réalisé par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP). 

Il reste désormais plusieurs défis à relever pour développer le recours au télétravail dans la fonction publique : approfondir le caractère télétravaillable ou non des missions – intrinsèquement lié à l’équipement des personnels, sur lequel le gouvernement s’est engagé, ou encore à la sensibilisation des managers. Durant la crise, en effet, certains managers ont eu tendance à traîner des pieds pour mettre en œuvre le télétravail dans leurs services. Ce qui avait eu le don d’agacer le gouvernement, qui évoquait alors un problème de culture managériale.

“Ma première bataille, c’est de convaincre les managers comme les agents de remettre de la confiance dans les relations de travail, indique aujourd’hui Amélie de Montchalin, toujours au Parisien. Travailler aujourd’hui, ce n’est pas nécessairement depuis son bureau sous le regard du chef.” “Si un poste ou une mission est télétravaillable, l’employeur se doit de l’accepter”, poursuit la ministre. Un nouveau coup de pression à l’égard des managers publics.

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Club des acteurs publics

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