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La gestion des absences des enseignants dans le viseur de la Cour des comptes

La mauvaise gestion de ces absences coûte 4 milliards d’euros par an, selon un rapport de la Cour des comptes publié jeudi 2 décembre. La Rue Cambon recommande notamment d’imposer un forfait annuel d’heures de remplacement aux professeurs ou encore de renforcer les prérogatives des chefs d’établissement.

C’est un rapport particulièrement critique que vient de publier la Cour des comptes ce jeudi 2 décembre. Dans celui-ci, la Rue Cambon pointe la mauvaise gestion des absences des enseignants dans l’éducation nationale, qui coûte, selon elle, 4 milliards d’euros par an. L’institution préconise notamment d’imposer aux professeurs un forfait annuel obligatoire d’heures de remplacement.

Au cours de l’année scolaire 2018-2019, la Cour des comptes a ainsi comptabilisé 10,7 % d’heures de cours perdues dans les lycées généraux et technologiques, 9,8 % dans les lycées professionnels et 8,3 % dans les collèges. Dans certains cas, cette rupture d’égalité entre élèves conduit même des parents à saisir le juge administratif. Le problème concerne surtout les collèges et lycées, pour les absences dites de courte durée (moins de quinze jours), qui représentent à elles seules près de 2,5 millions d’heures. Un cinquième seulement font l’objet de remplacements.

Coût global de ces absences : 4 milliards d’euros, premier et second degrés confondus, selon la Rue Cambon. Un chiffre supérieur à celui établi par le ministère de l’Éducation nationale, qui ne prend en compte que le surcoût des remplacements (2,7 milliards d’euros).

24 % d’heures perdues en plus 

Dans leur rapport, les magistrats financiers pointent également une dégradation de la situation : pour l’année scolaire 2018-2019, elle évoque une hausse de 24 % en un an du nombre d’heures perdues. Elle rapproche cette problématique des carences dans les résultats scolaires, sans pour autant stigmatiser les enseignants. Derrière les 2,5 millions d’heures d’absences de courte durée, près des deux tiers s’expliqueraient par une mauvaise organisation de l’éducation nationale. La Cour suggère ainsi de faire en sorte de mieux programmer les formations, les participations aux jurys d’examen ou aux voyages scolaires.

La Rue Cambon invite notamment l’éducation nationale à “piloter” la gestion des absences en mettant à niveau ses systèmes d’information : “Pourquoi ne pas programmer la formation d’un enseignant le jour où il n’a pas cours ? Ou, lorsqu’une formation réunit 10 professeurs, recourir à des outils informatiques pour choisir le jour qui occasionne le moins d’heures perdues pour les élèves ?” suggère-t-elle.

Formation pendant les vacances 

La Cour recommande également d’imposer aux professeurs, dans leurs obligations de service, un forfait annuel d’heures de remplacement, ainsi qu’un renforcement des prérogatives des chefs d’établissement.

Dans sa réponse à la Cour, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, évoque les solutions numériques, des élèves pouvant être encadrés par un assistant d’éducation pour suivre des cours en ligne. Ou encore les journées de formation qui, depuis 2019, peuvent être dispensées pendant les vacances scolaires, évitant aux élèves de perdre des heures de cours. À raison de 120 euros par jour pendant cinq jours par an, la Cour y voit cependant un levier à utiliser marginalement, pour ne pas accroître la dépense publique.

(avec AFP) 

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