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Comment l’exécutif veut rendre les territoires plus attractifs aux yeux des agents publics

Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a lancé, lundi 14 juin, un chantier pour remédier à la “capacité inégale des territoires à attirer et à retenir les agents tant du point de vue des recrutements que des mobilités”. Plusieurs leviers d’action sont déjà identifiés.

Place à l’approche territoriale de l’attractivité des métiers de la fonction publique. Lors d’un groupe de travail organisé lundi 14 juin avec les représentants du personnel et des employeurs, le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a lancé un chantier visant à “renforcer l’attractivité des territoires” pour les agents publics. Ce chantier fait suite aux précédents travaux engagés par le gouvernement sur les politiques de recrutement, l’évolution des concours, les modalités de communication sur les emplois et métiers ou encore sur les politiques de diversification des profils et viviers. 

Les travaux aujourd’hui engagés par le gouvernement visent précisément à remédier à la “capacité inégale des territoires à attirer et à retenir les agents tant du point de vue des recrutements que des mobilités”, explique un document de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) présenté à l’occasion de ce groupe de travail, document qu’Acteurs publics s’est procuré. Une démarche qui s’inscrit dans la suite de la circulaire de mars dernier du Premier ministre, Jean Castex, sur l’accélération de la déconcentration RH [cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet]. 

Mission d’inspection

Dans le détail, les travaux engagés par le ministère s’articuleront autour de 3 axes et, tout d’abord, sur l’objectivation des connaissances en matière d’attractivité des territoires. Une mission d’inspection vient ainsi d’être lancée en ce sens. 

Consacrée à l’attractivité des territoires pour les fonctionnaires, cette dernière devra notamment “déterminer les indicateurs objectivant le degré d’attractivité”, “évaluer l’efficacité des dispositifs statutaires et indemnitaires existants (primes, logement, action sociale…)”, mais aussi “proposer des préconisations d’évolution de ces dispositifs ou de nouvelles solutions”. Ses travaux sont attendus pour la rentrée et seront complétés par une étude actuellement menée par l’Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE) sur les leviers utilisés dans d’autres pays en matière d’attractivité des territoires pour leurs agents publics. 

Comme annoncé par Jean Castex dans sa circulaire, une première cartographie interministérielle des zones en déficit d’attractivité est par ailleurs “en cours d’élaboration”. Cette carte a pour objectifs, selon la DGAFP, de “dégager de premières tendances en matière d’attractivité” et d’“identifier des territoires où mener des focus”. La direction met déjà en avant la situation de l’Île-de-France, et particulièrement du département de Seine-Saint-Denis, mais aussi de certains départements “dans la zone des Alpes”, de départements ruraux du centre, du nord et de l’est du pays. 

Logements sociaux, télétravail, priorités d’affectation…

Deuxième axe retenu : la correction des “déséquilibres territoriaux” de l’emploi public. L’exécutif avance à ce propos plusieurs leviers “mobilisables” pour, d’une part, “attirer les agents publics vers les territoires les moins attractifs” et, d’autre part, “pour développer la mobilité au sein des territoires et ouvrir les emplois publics à de nouveaux publics”. 

Le ministère propose ainsi notamment d’“adopter une approche large de l’attractivité” et d’“élargir l’accompagnement des agents”via un accès favorisé aux logements sociaux dans les zones tendues, un meilleur accompagnement des agents, mais aussi en s’appuyant sur une approche “plus ouverte du télétravail pour encourager l’implantation des agents dans certains territoires”. 

Pour “faire des territoires peu attractifs des accélérateurs de mobilité”, la DGAFP avance aussi l’idée d’établir des “priorités d’affectation” au profit des agents “ayant occupé un poste dans un territoire peu attractif”. Autres pistes évoquées : organiser des “parcours individuels d’accompagnement de la mobilité”, “recourir à l’instauration de durées maximales d’occupation de certains emplois pour garantir un accès égal aux emplois situés dans les territoires attractifs”, “s’appuyer sur les comités de l’emploi local”, “encourager le recrutement par concours nationaux à affectation locale”… Autant de leviers indemnitaires ou statutaires sur lesquels la mission d’inspection devra se pencher. 

Rôle des PFRH

Tout cela ne pourra néanmoins pas se faire sans un “renforcement de la gouvernance de la politique d’attractivité territoriale”, le troisième axe retenu par le ministère. Les plates-formes régionales d’appui interministériel RH (PFRH), explique la DGAFP, auront ainsi “un rôle important à jouer dans la mise en œuvre de ce chantier dans une optique de partenariats trois versants”. 

Celles-ci auront notamment vocation “à se concentrer sur des actions proposant un soutien opérationnel aux employeurs en région afin de structurer une réponse concrète aux difficultés rencontrées dans les territoires notamment en matière d’attractivité”, précise la DGAFP. Et ce dans l’objectif de garantir une “homogénéité d’intervention”. 

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