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Administration “administrante” : les effectifs ne sont pas là où on le croit

Dans son dernier rapport annuel sur l’état de la fonction publique, la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) consacre un dossier à la répartition territoriale de l’emploi civil de l’État. De quoi battre en brèche certaines idées reçues à six mois de la présidentielle.

Quoi de mieux que d’en revenir aux chiffres pour saisir la réalité de la fonction publique et, au passage, battre en brèche certaines idées reçues ? Publiée il y a dizaine de jours par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), la dernière édition du rapport annuel sur l’état de la fonction publique fournit en ce sens un précieux éclairage sur la répartition territoriale des emplois civils de l’État. Des données qui tombe à pic, à six mois de la présidentielle et des premiers débats sur le nombre de fonctionnaires, concentrés soi-disant trop souvent dans les ministères et à Paris particulier. Preuve en est notamment, la proposition de la candidate à la primaire de la droite, Valérie Pécresse, de supprimer entre 150 000 et 200 000 postes dans l’administration qu’elle qualifie d’“administrante”.

 

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Principaux enseignements du dossier spécifique que la DGAFP consacre à cette répartition des effectifs : la très grande majorité des agents civils de l’État travaillent en “province” (76 %) et, surtout, le nombre de ces agents est nettement plus important dans les services déconcentrés qu’en administration centrale.  

85 % d’agents de ministères en déconcentrés

Hors armée et gendarmerie, les services nationaux ne concentrent ainsi que 7,3 % de l'emploi civil de l’État en 2019. Précisément un peu plus de 161 000 emplois sur les quelque 2,2 millions d’emplois que compte ce versant. Parmi ces emplois en services nationaux, seuls 65 000 sont occupés par des agents en administration centrale des ministères.

Une fois retirés les établissements publics administratifs et les établissements d’enseignement et de recherche, les services déconcentrés emploient ainsi près de 85 % des agents des ministères. Avec de fortes variations cependant selon les ministères. L’Intérieur compte ainsi 168 440 effectifs en services déconcentrés, Bercy 105 780 et l’Éducation 104 080 contre 8 280 pour l’Agriculture et 2 470 pour la Culture.

Les disparités sont les mêmes s’agissant des effectifs en administration centrale. Alors que Bercy concentre près de 32 000 effectifs en administration centrale et l’Écologie près de 14 000, l’Éducation ne compte ainsi que 3 900 emplois en administration centrale. L'image du “mammouth” parisien en prend un coup...

Administration centrale en Île-de-France et ailleurs aussi

Mais si les services déconcentrés concentrent l’essentiel des agents des ministères, “leur part dans les effectifs s’est réduite au bénéfice des services d’administration centrale”, explique la DGAFP. Entre 2011 et 2019 (la période étudiée dans le rapport, ndlr), les ministères ont ainsi gagné 14 530 emplois en administration centrale tout en ayant perdu 9 310 emplois en services déconcentrés. Principales victimes de ces baisses du nombre d’effectifs, les services déconcentrés de l’Écologie (-24 840) et Bercy (-23 270). La conséquence notamment de réorganisations.

Le rapport de la DGAFP donne également des détails sur la répartition territoriale des ces emplois d’administrations centrales. S’ils sont “fortement concentrés” en Île-de-France (à 73 %), les autres régions accueillent malgré tout 27 % de leurs agents. En tête après la région francilienne, la Nouvelle-Aquitaine qui concentrent 3 800 emplois d’administration centrale des ministères. Suit l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 3 260 emplois, les Pays de la Loire avec 2 910 emplois et la Bourgogne-Franche-Comté avec 2 840 emplois.

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